
Les indignations se multiplient vis-à-vis des services offerts par certaines maisons de télécommunication oeuvrant en province du Sud-Kivu.
Quelques mois après les manifestations de la ligue des consommateurs des services au Congo Kinshasa (LICOSKI), mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA), dynamique des nouveaux citoyens (DNC), des nouvelles indignations se font sentir.
Le Consortium des mouvements citoyens et groupes de pression réunis au sein du Bloc Uni pour le Développement du Congo (BUDC) exprime son indignation face aux pratiques jugées abusives des services de transfert d’argent dans les maisons de télécommunication, notamment Airtel Money, Orange Money et M-Pesa, dans la ville de Bukavu.
Dans un communiqué signé par le coordinateur national de ce mouvement, Binja Fabien Biringanine, le 31 mars 2025, il est signalé que lors des opérations de retrait d’argent, ces opérateurs prélèvent un pourcentage sur le montant retiré, ce qui constitue déjà une charge supplémentaire pour les clients.
« Pire encore, les agents chargés d’effectuer ces transactions imposent des frais additionnels, réduisant davantage le montant effectivement reçu par les clients. Comme si cela ne suffisait pas, ces agents se permettent de manipuler le taux de change en imposant aux clients un taux inférieur à celui du marché. De plus, ils contraignent les bénéficiaires de transferts en dollars à recevoir leur argent en francs congolais, ce qui constitue une atteinte à la liberté de choix des citoyens » lit-on dans ce communiqué.
Cette situation affecte négativement la population de Bukavu qui traverse une crise économique aggravée par la fermeture des banques à Bukavu.
Le BUDC interpelle les autorités de l’AFC-M23 afin qu’elles prennent des mesures urgentes pour réguler ces pratiques et protéger la population contre cette forme d’escroquerie.
« Nous demandons également que des sanctions sévères soient prises à l’encontre des responsables des cabinets de transfert qui se livrent à ces abus. Il est impératif que des contrôles rigoureux soient mis en place pour garantir une transparence totale dans les transactions financières et mettre fin à ces pratiques illégales. Nous réaffirmons notre engagement à défendre les droits des citoyens et restons mobilisés pour exiger des solutions concrètes à cette problématique qui affecte le quotidien de milliers de Congolais » poursuit la note.
Ces faits sont décriés pendant que l’instabilité du taux de change a aussi ses effets dans les marchés où un dollar américain se change entre 2900 et 3150 francs congolais.
Patrick MAKIRO