
Depuis quelques jours, l’annonce de l’arrêt des activités de la Société Ultrawell Twangiza Mining, celle qui avait racheté ce que d’aucuns considéraient comme la Gecamines du Grand Kivu, filiale du Géant Canadien Banro Corporation. Cette annonce a déclanché un petit tsunami médiatique partout au sein de l’opinion publique congolaise surtout que cette annonce intervient quelques jours seulement après le contrôle de la très stratégique Chefferie de Luhwindja en Territoire de Mwenga au Sud-Kivu par l’AFC/M23.
C’était pourtant sans compter sur le soulagement de la population qui, à la surprise générale, semble approuver la mesure.
*Décryptage*
Après plusieurs plaintes de la population locale auprès des autorités et les irrégularités de ladite société qui selon plusieurs indiscrétions travaillerait sans respect des normes environnementales, non respect du cahier des charges de la communauté couplée à l’exportation de l’or d’une manière frauduleuse pour éviter de s’acquitter des obligations fiscales en la matière, les autorités de l’AFC/M23 ont demandé à Twangiza de mettre carrément la clé à la porte en attendant les nouvelles mesures après consultation des forces vives de la Province et de la Fédération des entreprises du Congo.
Déjà que l’ancien gouvernement provincial était en procès contre Ultrawell/Twangiza Mining à cause des mêmes erreurs évoquées par le mouvement AFC/M23.
Les travaux au sein de la mine avaient même été suspendus par l’administration d’alors et ce, à plusieurs reprises et plusieurs travailleurs Chinois avaient même été interpellés dans ce sens.
*Brève historique de Twangiza*
Elle est l’une des quatre filiales de Banro Corporation en production industrielle de l’or entre 2011 et 2018 dans la Province du Sud-Kivu.
En 2019, Banro vend Twangiza groupe Baiyin. mais lorsque le gouvernement Chinois interdit aux sociétés Chinoises d’œuvrer dans la zone du Sud Kivu suite aux conflits armés,
Baiyin va vendre la mine de Twangiza à Ultrawell, une petite société basée à Beijing en Chine.
Désormais Twangiza appartient à Ultrawell à 100%.
Quant à Namoya, Lugushwa et Kamituga, Banro va les vendre à Strategos qui détient 100% de ces trois sociétés, qui jusqu’à ce jour n’ont jamais repris les travaux.
Ayant remarqué le sérieux dans le travail du Groupe Berrick dans l’ex Province Orientale ou comme Kamoya ou KCC dans le Grand Katanga, la population voudrait voir par exemple des sociétés comme celles-ci prendre le relais. Il est notable de souligner qu’à part l’État congolais, aucune société n’aura donné autant d’emploi à la jeunesse congolaise entre 2005 et 2018 comme Banro Corporation, y compris par le biais de ses sous-traitants. Une situation qui devrait interpeller plus d’un.
Le Courrier de Bukavu./Yves Rudahindwa